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la côte, ce dont nous profitâmes pour relever diverses positions, la grande île de Mouzimou (l’Oubouari de Burton) se trouve au sud-sud-ouest, et l’on voit se rapprocher rapidement les deux rives du lac, qui paraissent se rejoindre à une distance d’une cinquantaine de kilomètres. Le Tanguégnica, en cet endroit, n’a plus que douze ou seize kilomètres de large.

À la troisième bouche du Mougéré, nous trouvâmes des villages qui appartenaient à Macamba, et dans lesquels ce chef avait sa résidence.

Jamais d’homme blanc n’avait été vu par les indigènes, qui naturellement accoururent en foule pour nous voir débarquer. Tous les hommes avaient à la main une grande lance ; quelques-uns y joignaient une espèce de casse-tête, et çà et là on voyait une petite hache.

Le lendemain, lorsque Macamba vint nous visiter, suivi d’un bœuf, d’un mouton et d’une chèvre, dont il nous faisait présent, je pus écouter la réponse qu’il fit au docteur à l’égard du Roussizi. Suivant lui, ce fleuve, après avoir reçu la Louanda ou Rouanda, à un jour de la côte en se rendant par terre au confluent, à deux jours en y allant en canot, venait se jeter dans le lac.

Nous payâmes au chef, à titre de transit mais en réalité comme échange, trente-six mètres d’étoffe et quatre-vingt-dix rangs de perles de différentes espèces. Je regrettai de n’avoir pas un des nombreux fichus d’indienne qui étaient restés à Couihara dans mes bagages. Ici ils auraient fait merveille.

L’affaire étant réglée, Macambâ présenta son fils,