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À notre feu l’eau chauffait pour le thé, à celui de nos gens se faisait la bouillie, quand les vedettes nous signalèrent des formes sombres qui rampaient vers le bivouac. Ces formes rampantes se dressèrent à notre appel et vinrent à nous proférant le salut indigène : « vouaké ».

Nos hommes de Djidji, leur ayant expliqué que nous étions des Zanzibarites, leur dirent que nous partirions au lever du soleil, et ajoutèrent que, s’ils avaient quelque chose à nous céder, nous l’achèterions avec plaisir. Ils parurent très satisfaits de cette demande : et après un instant d’entretien, pendant lequel ils nous semblèrent prendre des notes mentales sur le camp, ils s’éloignèrent en promettant de revenir au point du jour et d’apporter des vivres.

Tandis que nous savourions notre thé, les gens du guet nous avertirent de l’approche d’une nouvelle bande. Ce fut le même salut, la même manière d’observer, la même assurance d’une amitié que j’estimai beaucoup trop vive pour être sincère.

Peu de temps après, troisième visite, absolument pareille, avec des protestations de plus en plus chaleureuses ; et nous vîmes deux canots croiser, devant le bivouac, d’une allure qui nous parut plus rapide que la nage habituelle.

Évidemment notre présence était connue dans les villages voisins, dont ces divers partis étaient les émissaires. Or, sur toute la route, depuis Zanzibar jusqu’au lac, jamais, sous aucun prétexte, on ne vient saluer personne après la chute du jour : quiconque serait surpris à la nuit close, rôdant aux environs du camp,