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du Louaba et du Casocoué, sont des étangs paisibles, qui servent de retraite à une multitude de canards, de sarcelles, d’oies, d’ibis, de grues, de pélicans, de cigognes, de bécassines, d’alcyons, etc., que les fondrières, la fièvre et le hallier protègent contre le chasseur.

À Mécoungou, on nous demanda le tribut. Bien que l’étoffe et les grains de verre m’appartinssent, le docteur, en raison de son âge, de son expérience, et de sa grande maîtrise, fut chargé de traiter l’affaire.

Le matéco, chef de troisième ordre, réclamait deux dotis et demi, soit dix mètres de cotonnade. Livingstone répondit à cela en demandant si l’on ne nous apportait rien ?

« Non, fut-il répliqué ; le jour est fini, il est trop tard ; mais, si vous payez le tribut, le chef vous donnera quelque chose quand vous repasserez. »

Le docteur se mit à rire, et dit au chef qui arrivait : « Puisque vous attendez notre retour pour nous faire un présent, je payerai quand nous reviendrons. »

Déconcerté d’abord, le matéco réfléchit, puis en revint à sa demande.

« Apportez-nous un mouton, reprit le docteur, un petit mouton ; nos estomacs sont vides ; il est tard, et nous avons faim depuis la moitié du jour. »

L’appel fut entendu ; le vieux chef s’empressa de nous envoyer un agneau, accompagné de douze ou quinze litres de vin de palme, et reçut en échange ses dix mètres d’étoffe.

L’agneau fut tué sans retard, et parfaitement digéré ; mais le vin de palme, hélas ! ce vin, à la fois