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centre de l’Afrique, dans cette région, est le Loualaba. Comparée à l’étude de cette ligne, la question de savoir si le Tanguégnica est uni au lac Albert par un cours d’eau n’est plus qu’insignifiante.

– À votre place, repris-je, je ne voudrais pas quitter le pays de Djidji sans avoir levé mes doutes à cet égard ; il est possible qu’une fois parti, vous ne reveniez plus de ce côté. La Société géographique de Londres attache à cette question une grande importance et déclare que vous seul êtes en position de la résoudre. Si je peux vous être utile à ce sujet, vous n’avez qu’un mot à dire. Bien que je ne sois pas venu en Afrique pour me livrer aux découvertes, je serais curieux d’avoir la solution du problème, et je vous accompagnerais volontiers. J’ai avec moi vingt hommes qui savent manier la rame. Nous avons des fusils de l’étoffe, des perles en abondance ; si vous pouvez obtenir un canot des Arabes, l’affaire est arrangée.

– Nous en aurons un, répliqua le docteur ; un, de Séid ben Medjid, qui a toujours été excellent pour moi, et qui, d’ailleurs, est un parfait gentilhomme.

– Ainsi nous partons, c’est entendu ?

– Quand vous voudrez.

– C’est moi qui suis à vos ordres. N’entendez vous pas mes gens vous appeler le Grand-Maître et moi le Petit-Maître ? Donc à vous d’ordonner. »

À cette époque je savais parfaitement ce qu’était Livingstone. Il est impossible de passer quelque temps avec lui sans le connaître à fond ; car rien ne le déguise : ce qu’il est en apparence, il l’est bien réellement. Je le dépeins tel que je l’ai vu, non tel qu’il se