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– M. Bennett vous a dit de me chercher, de me trouver, de me secourir ? Je ne m’étonne plus de l’éloge que vous m’en avez fait hier.

– Certes, repris-je, il est tel que je vous l’ai dépeint : c’est un homme ardent, généreux, loyal ; je le répète avec orgueil.

– Je lui suis très obligé, dit Livingstone ; je me sens fier de penser que vous autres, Américains, vous me portez un si vif intérêt. Vous êtes venu fort à propos ; ce Chérif m’a tout pris ; je me voyais à la mendicité. Je voudrais pouvoir exprimer ma gratitude à M. Bennett, lui dire ce que j’éprouve ; mais, si les paroles me manquent, je vous prie, ne m’en croyez pas moins reconnaissant.

– À présent que cette petite affaire est traitée, si nous déjeunions, docteur ? Permettez-vous que mon cuisinier se charge du repas ?

– Certainement. Vous m’avez rendu l’appétit, et ma pauvre Halimâ n’a jamais pu distinguer le thé du café. »

Nous nous mîmes donc à table.

« À la vue de cette immense cuvette que portait l’un de vos gens, dit le docteur, j’avais bien pensé que vous étiez un homme luxueux ; mais je ne m’attendais pas à un pareil faste : des couteaux, des assiettes, de l’argenterie, des tasses avec leurs soucoupes, une théière en argent, tout cela sur un tapis de Perse, et des valets bien stylés ! »