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Chacun se leva de bonne heure, et partit bien résolu à ne s’arrêter qu’à l’endroit où l’on pourrait acheter des provisions. Heureusement, le soir même, nos pourvoyeurs revenaient, chargés glorieusement, d’un village appelé Ouelled Nzogéra (le fils de Nzogéra). Par là nous connûmes que nous étions dans le Vinza, dont le grand chef, Nzogéra, était en guerre avec Loanda Mira au sujet de quelques salines situées dans la vallée du Malagarazi. Il en résultait qu’il semblait difficile de gagner le pays de Djidji par la route ordinaire ; mais le fils de Nzogéra consentait, moyennant gratification, à nous fournir des guides ; et, en prenant au nord, nous n’aurions rien à craindre.

Conséquemment, le 31 octobre, en quittant le pied de la montagne sur laquelle le fils de Nzogéra a construit sa citadelle, nous avons marché pendant longtemps à l’est-nord-est afin d’éviter une portion infranchissable du marais qui se trouvait entre nous et le Malagarazi. La vallée s’inclinait rapidement vers cette fondrière, dont le large sein recueille les eaux de trois chaînes considérables. Prenant ensuite au nord-ouest, nous nous sommes préparés à franchir le marais.

Tel qu’il nous est apparu, il offre une largeur de quelques centaines de mètres, recouverts d’un lacis d’herbe très serré, auquel se mêle beaucoup de matière en décomposition. Au milieu de cette étendue et voilé par la couche herbeuse, passe un large cours d’eau, profond et rapide. Les guides ouvraient la marche, suivis de mes hommes, qui n’avançaient qu’avec précaution. En arrivant au centre, nous avons commencé à voir le pont mouvant, dont la nature nous