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là était ivre, par conséquent disposé à l’insolence, refusa mon présent, à moins qu’il ne fût augmenté de quatre nouveaux dotis. En apprenant cette réponse, j’ordonnai de construire un borna très fort au sommet de la colline, à proximité d’une eau abondante, et je remis les quatre mètres d’étoffe dans le ballot.

Comme position stratégique, il était difficile de choisir rien de mieux : nous commandions le village, et nous pouvions balayer tout l’espace qui nous en séparait. Des guetteurs furent placés pour la nuit ; mais rien ne troubla notre sommeil.

Le lendemain matin nous vîmes arriver les notables de l’endroit, qui nous demandèrent si nous avions l’intention de lever le camp sans avoir fait de cadeau à leur chef. Je répondis que mon plus cher désir était de me faire des amis de tous les chefs dont je traversais le territoire, et que, si le leur voulait accepter de ma part une belle choukka, je la lui donnerais volontiers. Ils trouvèrent d’abord que ce n’était pas suffisant ; ils marchandèrent ; j’ajoutai dix rangs de perles rouges, dites samé-samé, pour la femme du chef, et ils s’en allèrent satisfaits.

Du village d’Outendé, la forêt s’élève, vers l’ouest, pendant un certain nombre de kilomètres, jusqu’à une série de rochers semblable à une muraille et dont le faîte aplati domine la plaine de cent cinquante à cent quatre-vingts mètres.

Cette chaîne fut gravie le 12 octobre. Son versant occidental incline au sud-ouest ; par l’autre, elle envoie ses eaux dans la rivière de Mréra, l’un des affluents du Malagarazi.