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Nous l’aidâmes à se remettre en selle. Néanmoins, tout en avançant, je me demandais s’il ne vaudrait pas mieux le renvoyer, que de traîner avec soi, pendant des centaines de kilomètres, un homme qui vous suivait malgré lui.

Le lendemain matin, lorsque je sortis pour appeler mes hommes il m’en manquait plus d’une vingtaine, et Kéif Halek, celui des gens de Livingstone qui était chargé des dépêches pour le docteur, n’avait pas encore paru.

Je choisis vingt des plus fidèles et des plus forts de ceux qui étaient là, et je les envoyai à la recherche des absents. En outre, je fis demander à Ben Nasib une longue chaîne à esclaves, que je priai le vieux cheik de me prêter ou de me vendre.

Le soir, neuf des coupables étaient ramenés ; on ne retrouva pas les autres. En même temps, Sélim me rapportait une forte chaîne, à laquelle se trouvaient une douzaine de carcans, et Kéif Halek arrivait avec ses dépêches.

Je réunis mes hommes, et leur montrant la chaîne : « Je suis, leur dis-je, le premier voyageur blanc qui ait mis cet objet dans ses bagages. Ce sont vos désertions qui m’y forcent. Les bons n’ont rien à craindre ; cette chaîne n’est que pour les voleurs, qui, après avoir touchhé une partie de leur salaire, s’enfuient avec leurs charges, leurs fusils, leurs munitions. Jusqu’à présent je n’ai garrotté personne ; mais, à compter d’aujourd’hui, si l’un de vous déserte, je m’arrêterai assez longtemps pour qu’on le retrouve, et il sera enchaîné jusqu’à la fin de la route. Avez-vous entendu ?