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pouvait se dissimuler. Mais en rentrant je fus repris de la fièvre, et le malheur voulut qu’on négligeât mon avis. À six heures, une nouvelle écrasante se répandit à Zimbiso : tous les Arabes qui étaient avec Saoud, et plus de la moitié de leurs soldats avaient été tués. Mes hommes rentrèrent, et j’appris que cinq de leurs camarades, parmi lesquels se trouvaient Oulédi, l’ancien serviteur de Grant, et le petit Mabrouki, étaient au nombre des morts.

Une soudaine attaque d’un ennemi qu’ils croyaient avoir vaincu avait tellement effrayé nos hommes, que, jetant leurs trésors, ils s’étaient dispersés dans les bois, et n’avaient regagné Zimbiso qu’en faisant de longs détours.

Je dormais pesamment, lorsque, à une heure et demie, Sélim me réveilla : « Levez-vous, maître, me dit-il, levez-vous ; ils s’enfuient tous. »

Il était minuit quand nous rentrâmes à Mfouto. À notre voix, les portes s’ouvrirent ; et nous fûmes de nouveau en sûreté dans ce village, d’où nous étions sortis d’une vaillante allure, et, où nous rentrions lâchement.

J’y retrouvai mes fuyards, qui tous y étaient arrivés avant la fin du jour.

Un seul, l’Arabe de Jérusalem, mon Sélim, un adolescent, s’était montré fidèle et brave.

Je ne tardai pas à dire aux chefs arabes que la guerre leur était personnelle. Comme ils avaient délaissé malades et blessés pour ne songer qu’à eux, de même je quittais leur alliance. Avec leur manière de combattre, ils en auraient pour plus