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— Permettez-vous que, pour aider la digestion, je…

— Très-bien, maître ; faites donc. »

Et les questions commencèrent ; questions commerciales, politiques, curieuses, cancanières, futiles et graves. D’abord sur mon voyage.

« Comment est venu le maître ?

— Par le Mpouapoua.

— La Makata était-elle mauvaise ?

— Exécrable.

— Et les nouvelles de Zanzibar ?

— Elles sont bonnes : Saïd Tourki a pris possession de Mascate ; Azim ben Ghis a été tué dans la rue.

— Est-ce vrai, Ouallahi ! (par Allah !)

— Très-vrai.

— Heh ! heh !-h ! Voilà une nouvelle, dit-il en se frappant la barbe. Avez-vous entendu parler de Soliman ben Ali, maître ?

— Oui ; le gouverneur de Bombay l’a renvoyé à Zanzibar, par un vaisseau de guerre, et il est maintenant dans la gourayza (forteresse).

— Heh ! c’est une bonne chose. Avez-vous payé beaucoup de tributs aux Vouagogo ?

— Sept fois ; encore ai-je passé par Mouniéka. Hamed voulait me faire prendre l’autre chemin ; j’ai refusé net ; et il a pensé qu’il valait mieux me suivre que de braver seul le chef de Kihyoueh. Thani a fait de même.

— Qu’est devenu cet Hadji Abdallah que nous avons vu ici, il y a une douzaine d’années, avec Spiki ?

— Hadji Abdallah ? Je ne le connais pas. Ah ! si fait : nous l’appelons Burton. Il est maintenant consul à Damas, la ville que vous nommez El Cham.

— Heh-heh ! belyouz ! Heh-heh ! à El Cham ! N’est-ce pas auprès de Bétlem el Koudis ?

— Oui ; environ à quatre jours de marche.

— Et Spiki ?

— Il s’est tué à la chasse.

— Ouallah ! Spiki est mort ? Triste nouvelle. Mach Allah ! Un homme excellent ! excellent ! Ough ! Spiki est mort !

— Dites-moi, cheik Séid : où est Kazeh ?

— Kazeh ? je ne sais pas.

— Comment ! vous y étiez avec Burton, avec Speke, et plus tard avec Grant. Vous y avez passé avec eux plusieurs mois ; cela doit