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CHAPITRE VIII

Remarques géographiques et ethnographiques.


Bien que dans les chapitres précédents nous ayons décrit chaque jour le pays que nous traversions, bien que nous l’ayons montré sous ses différents aspects, nous croyons devoir présenter dans un chapitre spécial les détails que nous avons pu réunir sur la géographie et sur l’ethnographie de la contrée, soit par nous-même, soit par les renseignements qui nous ont été fournis.

Trois routes, avons-nous dit, conduisent de Bagamoyo à l’Ounyanyembé. Deux d’entre elles avaient déjà été suivies et minutieusement décrites par MM. Burton[1], Speke et Grant[2], qui m’ont précédé dans cette partie de l’Afrique. Restait celle du nord, à la fois inconnue et plus directe ; c’est elle que nous avons prise. Elle nous a fait traverser i’Ouzaramo (partie septentrionale), l’Oukouéré, l’Oukami, l’Oudoé, l’Ouségouhha, l’Ousagara, l’Ougogo, l’Ouyanzi, enfin l’Ounyamouézi.

La distance de Bagamoyo à l’Ounyanyembé est, en ligne directe, d’environ 6° de longitude, ou de trois cent soixante milles géographiques ; mais les détours du sentier, qui, dans cette région, suit la pente du terrain, choisit les passes les plus faciles ou les moins dangereuses, portent la distance effective à plus de cinq cent vingt milles. J’ai fait ce calcul d’après celui du temps consacré à la marche, dont la vitesse moyenne peut être estimée rigoureusement à deux milles et demi par heure.

Le territoire qui s’étend de Bagamoyo à Kikoka porte le nom de Mrima, qui signifie colline, et s’appelle également Sahouahil ou Zanguebar[3]. Cette dernière désignation, qui figure sur les anciennes

  1. Burton, Voyage aux grands lacs de l’Afrique Orientale. Paris, librairie Hachette, 1862.
  2. Speke, Les sources du Nil, journal de voyage. Librairie Hachette, 1864. Nous ne croyons pas qu’on ait traduit le voyage de Grant.(Note du traducteur.)
  3. Il serait plus juste de dire : fait partie du Zanguebar, le nom de Mrima s’appli-