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est fait, cette lueur doit s’éteindre, et avec elle, toutes les flammes de la vie. Ah ! Phaon ! Phaon ! pourquoi t’ai-je donné mon âme ? Ah ! je voudrais me posséder moi-même : mais les dieux m’ont fait le jouet de l’amour.


Scène III.


PHAON, SAPHO.
SAPHO.

Phaon, tu ne peux vivre sans Cléone ?… Phaon, pourquoi ne me réponds-tu pas ? Le silence en apprend autant que les paroles ; mais il exprime plus de dédain.

PHAON.

Pourquoi te répéterais-je ce que tu ne peux ignorer ?

SAPHO.

Je veux ton bonheur ; je le veux aux dépens de ma vie ; mais je ne suis pas encore parfaitement généreuse, puisque j’ai besoin que tu me demandes le sacrifice que je veux faire.

PHAON.

Et que peut ta générosité même dans l’état où je suis ?