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Scène VI.


SAPHO, CLÉONE, DIOTIME, des esclaves.
DIOTIME.

Oui, ce n’est point une rivale qui va s’occuper de tes succès.

CLÉONE.

Une rivale ! non, Sapho ; je puis tout te sacrifier.

SAPHO.

Ah ! ne me prodiguez pas vos aimables soins. Hélas ! c’est à lui seul, à lui seul que je voulais plaire. Faites seulement que l’on n’aperçoive pas le désordre de mon âme. Diotime, si mon esprit s’égare, approchez-vous de moi ; rappelez-moi de quelle honte je me couvrirois aux regards de la Grèce.

DIOTIME.

Non, j’en suis sûre, tu rassembleras tes forces, et ta pensée seule règnera sur toi.

SAPHO.

Écoute, Diotime, écoute ; s’il arrivoit pendant mes chants, s’il arrivoit… ah ! ne retarde pas mon bonheur ! interromps l’harmonie de