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AGAR

Agar.

Hélas ! mon enfant, ce sont les vapeurs qui s’élèvent de la terre brûlante, et que tes yeux fascinés prennent de loin pour des ondes.

Ismaël.

Oh ! tu te trompes, j’en suis sûr : il y a de l’eau là bas, là bas : conduis-moi vers cette image qui m’attire, elle me rafraîchira.

Agar.

Des déserts de sable nous en séparent, et nos pieds s’enfonceront dans l’aride poussière.

Ismaël.

Ma mère, d’où vient que je ne te vois plus ? est-ce que le ciel se couvre de nuages ? va-t-il tomber de la pluie qui nous désaltérera ?

Agar.

Non, mon enfant, le ciel est en feu.

Ismaël.

Cependant j’ai si froid…

Agar.

Tu as froid ? ah ! mon enfant, mon enfant !

Ismaël.

Ma mère, de l’eau, de l’eau… Adieu. (Il tombe sans connoissance.)

Agar.

Il est évanoui, il va mourir ; je ne puis lui