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SAPHO.


Scène IV.


SAPHO, CLÉONE.
SAPHO.

Cléone, soutiens-moi ; que tes yeux suppléent à mes yeux obscurcis ; toi qui touches de si près à l’enfance, tu ne saurois me tromper.

CLÉONE.

Hélas ! Sapho, hélas ! ne vous fiez à personne.

SAPHO.

Que dis-tu ? ne pas me fier à toi, mon enfant ! Ah ! toute mon âme s’abandonne à toi sans réserve. Eh bien ! qui vois-tu ?

CLÉONE.

Ce sont en effet des Siciliens ; leur vêtement me l’annonce.

SAPHO.

Oui, sans doute ; mais je n’aperçois point au milieu d’eux cette figure admirable qui semble s’élever comme celle d’un dieu parmi les mortels. Ah ! Cléone, je la reconnoitrois quand le voile de la mort couvriroit mes yeux Où donc est-il ?