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un beau ciel que l’amour, et l’on croit respirer un air si doux quand on est aimé !

DIOTIME.

Oui, Sapho, oui, vous devez penser ainsi, vous qui êtes si chère à vos amis.

SAPHO.

Mes amis ! où m’ont-ils conduite ? n’est-ce pas ici le temple d’Apollon ? Oui, je le vois, Cléone ; mais dois-tu m’en laisser approcher ?

CLÉONE.

Il est auprès de ce rocher de Leucade, où les dieux vous ont promis le repos.

SAPHO.

Oui, tout est là, tout : la gloire, le rocher, la mer ; la mer qui peut le ramener, qui peut aussi me recevoir dans son sein : qu’elle est bienfaisante ! et que de fois ses flots ont été les fidèles serviteurs du destin !

DIOTIME.

Ne reconnoissez-vous point Alcée, le plus constant, le plus zélé de vos amis ?

SAPHO.

Alcée ! oui, je m’en souviens ; quand les Grecs assistaient à mes chants, il daignoit quelque-