Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/290

Cette page a été validée par deux contributeurs.

LE COMTE.

Eh bien donc ! il ne me reste plus qu’une question à faire à la belle cousine ; mais la plus importante de toutes. Ai-je eu le bonheur de lui plaire ? mademoiselle Sophie, daignez le lui demander.

(Sophie en se retournant dérange le mannequin, qui est sur le point de tomber.)
SOPHIE.

Ah ciel !

LE COMTE.

Comment donc ! est-ce qu’elle se trouve mal ?

FRÉDÉRIC, bas à Sophie.

Sophie, prenez garde. — Oh ! non, ce n’est rien…

SOPHIE.

Ma cousine a voulu faire effort pour vous cacher, ou plutôt pour vous avouer ce qu’elle éprouve ; et son agitation étoit telle, qu’elle a failli tomber par terre.

LE COMTE.

Par terre ! Ah, quelle sensibilité profonde ! Il faudroit avoir un cœur de pierre pour résister à des preuves si sincères d’une affection…