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Scène II.
SOPHIE, FRÉDÉRIC.
SOPHIE.
Eh bien ! mon oncle a-t-il parlé à M. d’Erville ?
FRÉDÉRIC.
Oui, chère Sophie ; vous ne pouvez pas vous figurer avec quelle facilité il s’est pris au piège qu’on lui tendoit. Conçoit-on qu’un homme qui vous a vue…
SOPHIE.
Ah ! trêve de ménagemens, mon ami ; vous ne savez pas combien vous me ravissez, en me prouvant qu’il ne m’aime pas !
FRÉDÉRIC.
Votre oncle a dit à M. d’Erville qu’il avoit une fille unique, infiniment plus riche que vous ; mais qu’on ne présentoit pas dans le monde, parce qu’elle ne savoit pas parler le françois, et qu’elle étoit trop timide. — Les femmes timides me plaisent beaucoup, a-t-il dit ; je suis bon, j’aime à rassurer. — Votre oncle a ajouté que votre prétendue cousine avoit vu passer à cheval M. d’Erville,