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FRÉDÉRIC.

Je ne le croyois pas possible.

LE COMTE.

Ah ça, mon cher, par exemple, c’est de l’illusion. Elle est bien, Sophie, mais votre portrait est cent fois mieux qu’elle.

FRÉDÉRIC.

Je suis bien loin de le trouver ainsi.

LE COMTE.

C’est tout simple, vous êtes amoureux de Sophie ; je le sais, le beau-père me l’a dit.

FRÉDÉRIC.

Monsieur…

LE COMTE.

Je ne m’en fâche pas du tout, car moi je ne le suis pas. J’ai trente ans ; j’ai déjà beaucoup aimé, je l’ai été beaucoup : aussi je ne me fais plus d’illusion sur rien.

FRÉDÉRIC.

Vous m’étonnez, Monsieur. Quand vous épousez une personne que tant de gens vous envient, je pensois que vous sentiez mieux votre bonheur.