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présentez-moi à monsieur votre père et à madame votre mère. Je serai charmée de les connoître.

M. DE KRIEGSCHENMAHL.

Moi ! cela me fait très-peu de plaisir.

Mme DE KRIEGSCHENMAHL.

Et moi, madame, j’aurois souhaité que l’obscurité de notre vie nous épargnât tout ce bruit.

LA SIGNORA FANTASTICI, à Licidas.

J’entends. L’un est dans le genre brusque, comme qui diroit le Bourru bienfaisant, les emplois d’oncle et de tuteur ; à l’autre, les prudes, ce sont des rôles aisés ; mais l’un a un accent allemand et l’autre un accent anglois, qui font très-bien, mais très-bien.

LICIDAS.

Signora, contentez-vous des fils, et n’essayez pas d’emmener le père et la mère ; cela ne se peut pas.

LA SIGNORA FANTASTICI.

Qui vous a dit que cela ne se pouvoit pas ? Il ne s’agit que d’arracher les hommes à leurs habitudes. Il faut leur faire sentir l’intérêt d’une vie nouvelle, l’insipidité de la leur. Il faut