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NÉRINE, faisant entrer trois petites filles sur la scène.

Venez, mes enfans ; notre bon capitaine qui vous a vues naître, veut vous parler. Toi, Georgette, que de fois le capitaine Kernadec t’a fait répéter tes leçons ! Toi, Martine, que de présens tu as reçus de lui !

LE CAPITAINE.

J’étois donc bien magnifique ?

NÉRINE.

Et toi, mon Élise, que de soins il a pris de toi dans ta dernière maladie ! Il t’a veillée dix nuits ; et sans les soins d’un si bon maître, que serions-nous devenus ?

LE CAPITAINE.

Je suis prêt à pleurer sur moi-même. Ah ! Nérine, j’ai plus fait de choses pendant ces sept années que dans tout le reste de ma vie.

NÉRINE.

Ah oui ! mon cher maître, vous avez été d’une bonté…

LE CAPITAINE.

Oui, c’est vrai, je ne me reconnois pas moi-même. Nérine, sais-tu que j’ai bien changé depuis sept ans ? J’ai beaucoup réfléchi ; je sens que je n’aime plus la vie joyeuse : il y a long-