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dans la marine, et que pendant ces sept années vous fassiez sept campagnes.

DERVAL.

Ah mon Dieu ! je le veux bien. À quoi ne me résoudrois-je pas pour obtenir Rosalba ? Mais cela fera bien du chagrin à ma mère et à mes tantes.

NÉRINE.

Il dit que vous avez l’air trop doux, trop calme, trop tranquille.

DERVAL.

Mais je croyois qu’il falloit être poli envers tout le monde. Si vous le voulez, j’essaierai de jurer : dites-moi comment il faut s’y prendre pour se donner une tournure militaire.

NÉRINE.

Je ne sais pas trop ; mais enfin il me semble qu’il faut avoir un certain air dégagé qui vous manque. Toute femme que je suis, quand je veux réussir, j’ai quelque chose que je ne puis exprimer, mais qui fait sentir que la nature m’a destinée à prendre de l’empire sur les autres.

ROSALBA.

C’est vrai, Derval ; vous avez quelquefois