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LA SUNAMITE.

reste toujours ici ; nous sommes si bien avec toi !

LA SUNAMITE.

Mon enfant, de grâce ne cesse pas de parler ! ta voix me fait du bien. Ah ! j’ai tant souffert, pendant que je ne l’entendois plus !

SEMIDA.

Que s’est-il donc passé ? Il me semble aussi que pendant long-temps, ma mère, je n’ai pu te dire que je t’aimois.

LA SUNAMITE.

Mon enfant, tu dois la vie à la main bienfaisante que le saint prophète, au nom de l’Éternel, a daigné reposer sur toi.

SEMIDA, se mettant à genoux.

Élisée, tu m’as rendue à ma mère ; c’est pour elle que je te remercie ; car j’étois si calme et si bien, que Dieu sans doute m’avoit déjà prise sous ses ailes.

ÉLISÉE.

Enfant aimé de l’Éternel, ta mère a été bénie à cause de toi. Foible plante, déjà battue par l’orage, cherche ton appui près de ton Dieu. — Sunamite, rends à l’autel ce que l’autel réclame.

LA SUNAMITE.

Ah ! tu n’en doutes pas.