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ACTE II, SCÈNE III.


Scène III.


ÉLISÉE, GUEHAZI, LA SŒUR, LA SUNAMITE, SEMIDA.
GUEHAZI.

Mon maître, tu viens ici ; quel espoir remplit mon âme !

LA SŒUR.

Ah ! que n’as-tu plus tôt visité cette maison ! l’ange de la mort n’en auroit pas franchi le seuil.

ÉLISÉE.

Le cœur de la Sunamite est subjugué ; il m’est permis de rentrer dans sa demeure.

LA SŒUR.

Hélas ! tu la vois ; elle n’entend rien, elle n’aperçoit rien autour d’elle, et bientôt elle va mourir avec son enfant.

ÉLISÉE.

Le ciel avoit repoussé ses cris rebelles ; il regarde maintenant en pitié ses larmes silencieuses. — Ô mon Dieu ! tu m’ordonnes de contempler la mort face à face. Sœur de la veuve, lève ce voile. Ciel ! (il se couvre le visage.) Pardonne, ô Tout-Puissant, si la nature frémit en moi :