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ACTE I, SCÈNE IV.

Semida ? Tu peux essayer les pas nouveaux que la femme de Babylone t’a enseignés ?

LA SŒUR.

Je le ferai, ma mère, puisque tu le désires ; mais embrasse-moi avant que je commence ; je sens que j’en ai besoin.

(Elle danse au son des instrumens.)
LA SŒUR.

Ma sœur, ne vois-tu pas ?

LA SUNAMITE.

Quoi ? — Ne me distrais pas, je t’en prie ; mon ravissement est inexprimable.

LA SŒUR.

Ton ravissement ! Et tu ne vois donc pas qu’elle pâlit ; elle va tomber, elle tombe.

(Semida chancelle ; la musique cesse.)
LA SUNAMITE.

Ma fille ! ma fille !

SEMIDA, portant la main à son front.

Ma mère, ce n’est rien ; mais je souffre un peu. Fais cesser les instrumens, je t’en prie ; ils m’étourdissent.

LA SUNAMITE.

Ma fille, on ne les entend plus.

SEMIDA.

Ah ! je les entends toujours.