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ACTE I, SCÈNE III.

GUEHAZI.

Puisse le sort ne l’être pas davantage envers toi !

LA SŒUR.

Dis au saint prophète que toutes ses paroles sont restées gravées dans mon cœur.

GUEHAZI.

Il le sait. (Une musique de fête se fait entendre.) Mais qu’est-ce que j’entends ?

LA SŒUR.

Ce sont les joueurs de flûte qui annoncent le commencement de la fête.

GUEHAZI.

Cette musique triomphante me remplit malgré moi d’un pressentiment douloureux. — Sunamite, tu as connu le Dieu de bonté ; mais connois-tu le Dieu terrible, et sais-tu quels soupirs il peut arracher du cœur des humains ? Adieu. Parmi les habitans de Sunem que tu reçois aujourd’hui, il en est beaucoup qui sont ennemis de mon maître ; je vais me hâter de le rejoindre, pour qu’il ne traverse pas seul la foule dont ta maison est entourée. Adieu.