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lorsqu’ils étoient représentés par ma mère elle-même au milieu de sa famille et de ses amis ; les rapprochemens involontaires que l’on faisoit entre la situation des acteurs et celle des personnages, rapprochemens qui accroissoient l’émotion des spectateurs, paroîtront peut-être des imperfections aux yeux de la critique. Mais on ne pourra méconnoître la sensibilité religieuse qui a inspiré ces compositions dramatiques.

La petite comédie du Capitaine Kernadec, et les deux proverbes qui la suivent, sont des plaisanteries de société auxquelles on ne doit pas attacher plus d’importance en les lisant, que ma mère ne leur en a donné en les écrivant. À Genève, une personne du caractère et de l’esprit le plus aimables, retenue chez elle par une maladie de langueur, désiroit que ses amis vinssent lui jouer des proverbes. Ceux de Carmontel étoient trop rebattus ; on pria ma mère d’en composer de nouveaux : elle consentit à essayer son esprit dans un genre si étranger à la direction habituelle de ses pensées ; et, au moment