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compagne derrière lui, et les voilà partis, fendant l’air comme deux oiseaux.

Plus tard, lorsque Heidi reposa dans son bon lit de foin bien épais, derrière le poêle, elle se mit à penser à la grand’mère qui était si mal couchée, puis à tout ce qu’elle lui avait dit, à cette lumière que les cantiques allumaient dans son cœur. « Si seulement elle pouvait entendre chaque jour ces paroles et se faire du bien ! » se dit-elle. Mais Heidi savait qu’il se passerait peut-être toute une semaine ou même deux avant qu’elle pût remonter à la cabane. Cette pensée l’attrista, et elle resta longtemps à réfléchir à ce qu’on pourrait bien faire pour que la grand’mère entendît tous les jours les paroles qui lui faisaient du bien. Tout à coup elle s’avisa d’un moyen, et elle en fut immédiatement si enchantée, qu’elle aurait voulu être déjà au lendemain pour mettre son projet à exécution. Puis, se redressant vivement, elle s’assit dans son lit et joignit les mains, car, à force de réfléchir, elle n’avait pas encore dit à Dieu sa prière du soir ; et maintenant elle ne voulait plus jamais oublier de la faire.

Quand elle eut prié de tout son cœur pour elle-