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employait en pareil cas avec ses chèvres. Mais le grand-père reprit d’un ton plus encourageant :

— Maintenant viens à table et mets-toi de la partie. Heidi montera ensuite avec toi. Ce soir tu la ramèneras et tu trouveras ton souper ici.

Cette solution inattendue parut à Pierre des plus réjouissantes ; tout son visage se contracta pour exprimer sa satisfaction. Il obéit sans tarder et s’assit à côté de Heidi. Mais celle-ci avait déjà assez dîné, la joie l’empêchait d’avaler ; elle poussa donc son assiette avec la grosse pomme-de-terre et le morceau de fromage rôti à la place de Pierre qui venait déjà de recevoir du grand-père une grosse portion ; il se trouva ainsi devant une véritable muraille de vivres, mais ce n’était pas le courage qui lui manquait pour l’attaquer.

Heidi courut à son armoire et en sortit le manteau de Clara ; enveloppée dans ce bon vêtement et son capuchon sur la tête, elle pouvait maintenant sans crainte entreprendre son voyage. Elle resta debout en face de Pierre ; dès que celui-ci eut avalé la dernière bouchée, elle s’écria :