Page:Spyri - Encore Heidi, 1882.pdf/45

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Chapitre III.

Une compensation.


De bonne heure le matin suivant, le docteur quitta Dörfli pour monter au chalet dans la compagnie de Pierre. Avec sa bonté accoutumée, il essaya plusieurs fois d’entamer une conversation avec le Chevrier, mais sans y réussir ; c’est à peine si celui-ci répondit à ses avances par quelques monosyllabes indécis ; Pierre ne se laissait pas si facilement décider à parler. Ce fut donc en silence qu’ils atteignirent le chalet où Heidi les attendait déjà avec ses deux chèvres, toutes trois gaies et fraîches comme le premier rayon du soleil sur les hauteurs.

— Tu viens ? demanda Pierre qui ne manquait pas chaque matin d’exprimer la même pensée sous forme de question ou de sommation.