Page:Spyri - Encore Heidi, 1882.pdf/32

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 24 —

Mais Heidi restait immobile et fixait des regards étonnés vers le bas du sentier.

— Où sont donc Clara et la grand’maman ? demanda-t-elle enfin.

— Eh bien, oui ! il faut maintenant que je te dise quelque chose qui te fera de la peine, comme à moi, répondit le docteur. Vois-tu, Heidi, je suis venu tout seul. Clara a été très-malade et n’aurait pas pu faire le voyage ; en sorte que la grand’maman est aussi restée là-bas. Mais le printemps prochain, quand les jours seront de nouveau bien chauds et bien longs, elles viendront, pour sûr !

Heidi était profondément déçue. Elle ne pouvait pas comprendre que toute la joie qu’elle avait caressée d’avance avec tant de certitude, s’éloignât d’elle ainsi tout à coup. Elle resta d’abord immobile et comme perplexe en face de cette déception si inattendue. Le docteur, debout à côté d’elle, gardait le silence ; tout se taisait alentour ; on entendait seulement tout en haut le bruissement des sapins. Puis tout à coup, Heidi se souvint qu’elle était cependant descendue à la rencontre de quelqu’un : le bon docteur n’était-il pas venu la voir ? Elle leva les yeux vers lui. Il y