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homme indépendant auquel il faut laisser son propre logis. Par derrière on élèvera une petite étable à chèvres bien murée et bien chaude, où Blanchette et Brunette passeront confortablement la saison d’hiver.

Le docteur et le Vieux de l’alpe sont de jour en jour meilleurs amis, et lorsqu’ils montent ensemble sur les échafaudages pour surveiller les progrès de la bâtisse, leur entretien les ramène presque toujours à Heidi, car leur plus grande joie à tous deux est de penser qu’ils habiteront cette maison avec leur joyeuse enfant.

— Mon cher ami, disait dernièrement le docteur, debout avec le Vieux au sommet d’un mur, vous devez envisager la chose comme je le fais. Je partage avec vous toute la joie que nous procure la petite, comme si j’étais après vous son plus proche parent ; je veux donc aussi partager les devoirs et pourvoir de mon mieux à son avenir. De cette manière j’aurai aussi des droits sur notre Heidi, et je pourrai espérer qu’elle me soignera dans mes vieux jours et restera auprès de moi, ce qui est mon plus grand désir. Je transmettrai donc à Heidi tous les droits d’un enfant ;