Page:Spyri - Encore Heidi, 1882.pdf/223

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 207 —

Heidi ne pouvait assez vite faire son rapport dans l’attente de la joie immense qu’allait éprouver la grand’mère. Celle-ci sourit, mais dit avec une ombre de tristesse :

— Ah ! quelle bonne dame elle doit être ! Je devrais me réjouir qu’elle t’emmène, Heidi ; mais je n’y survivrai pas longtemps.

— Quoi donc, quoi donc ? qui a dit à la bonne grand’mère quelque chose de pareil ? demanda tout près de la vieille une voix amicale, tandis que sa main était serrée avec cordialité par Mme Sesemann qui venait d’entrer et avait tout entendu. Non, non ! il n’est pas question de cela. Heidi restera auprès de la grand’mère et continuera à faire sa joie. Nous voulons aussi revoir la petite, mais c’est nous qui viendrons vers elle ; nous monterons chaque année à l’alpe, car nous avons des raisons pour renouveler chaque année en ce lieu nos actions de grâce à Dieu qui y a fait un si grand miracle pour notre enfant.

Alors une véritable lueur se répandit sur le visage de la bonne vieille qui exprima sa muette gratitude en serrant à plusieurs reprises la main de