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— Mais mon cher ami, il ne peut jamais en être question ! s’écria Mr Sesemann. Cette enfant est à nous. Demandez à ma mère, à ma fille ; jamais, tant qu’elles vivront, elles ne remettront à d’autres la petite Heidi. Cependant si cela peut vous tranquilliser, mon ami, voici ma main, vous avez ma parole : jamais cette enfant n’ira chez des étrangers pour gagner son pain ; j’y pourvoirai, même au-delà de ma vie. Écoutez ce que j’ai encore à vous dire : il est clair que cette petite n’est pas faite pour vivre loin de la maison, quelles que puissent être les circonstances, nous en avons eu la preuve. Mais elle s’est fait des amis. J’en connais un à Francfort qui dans ce moment met ordre à ses affaires pour pouvoir ensuite aller où il lui plaira et se reposer le reste de ses jours. C’est mon ami le docteur qui viendra cet automne vous demander conseil pour s’établir dans la contrée, car il s’est plu dans votre société et dans celle de Heidi plus que nulle part ailleurs. Vous voyez donc que l’enfant aura dorénavant deux protecteurs auprès d’elle. Puissent-ils tous deux lui être conservés encore bien longtemps !