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— Non, non, ce n’est pas moi, dit Heidi, mais je sais bien qui l’a fait !

— C’est tout à fait comme au pâturage, grand’maman, sauf que c’est encore plus beau là-haut, dit Clara à son tour. Devine qui est monté de grand matin pour te chercher ces fleurs ? — Et Clara souriait d’un air si réjoui que la grand’maman se demanda un instant si après tout ce ne serait point l’enfant elle-même qui était allée jusque-là ; mais non, la chose était impossible.

À ce moment un léger bruit se fit entendre derrière les sapins ; c’était Pierre qui revenait de sa malencontreuse expédition. Ayant reconnu à distance la personne avec laquelle le Vieux de l’alpe s’entretenait devant le chalet, il avait fait un grand détour et se glissait derrière les sapins dans l’espoir de passer inaperçu. Mais la grand’maman le reconnut, et sa vue lui suggéra une nouvelle idée : ne serait-ce point Pierre qui aurait apporté ces fleurs et qui cherchait maintenant à se dérober par excès de timidité et de modestie ? Dans ce cas, il méritait certainement une petite récompense, et il ne fallait pas le laisser échapper.