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montée et posa le pied sur l’alpe, il vit deux personnes s’avancer à sa rencontre : l’une d’elles était une grande jeune fille aux cheveux blonds et à la figure toute rose qui s’appuyait sur la petite Heidi dont les yeux foncés lançaient des éclairs de joie. Mr Sesemann, saisi, s’arrêta court et regarda fixement le groupe qui s’approchait. Puis soudain les larmes jaillirent de ses yeux. Que de souvenirs lui montaient au cœur ! c’était ainsi qu’il avait connu autrefois la mère de Clara, la blonde jeune fille aux fraîches joues roses ! Mr Sesemann ne savait plus s’il veillait ou s’il rêvait.

— Papa, ne me reconnais-tu pas ? lui cria alors Clara toute rayonnante ; suis-je donc bien changée ?

Mr Sesemann se précipita vers sa fille et la serra dans ses bras.

— Oui, tu es changée ! Est-ce possible ? est-ce une réalité ?

Et le bienheureux père recula d’un pas pour s’assurer que cette image ne disparaîtrait pas de devant ses yeux.

— Est-ce toi, ma petite Clara, est-ce vraiment toi ? répétait-il sans se lasser de la contempler. Puis