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en pleine nature ; et cette pure haleine des monts, si fraîche, si vigoureuse, était pour elle un véritable délice. Elle jouissait également du brillant soleil qui n’était pas du tout brûlant sur la montagne, mais réchauffait doucement ses mains et le gazon sec à ses pieds. Jamais elle ne se serait imaginé qu’il pût faire aussi beau sur l’alpe.

— Oh ! Heidi, si je pouvais rester toujours, toujours ici avec toi ! s’écria-t-elle en se retournant dans son fauteuil pour mieux se laisser pénétrer de tous les côtés par l’air et le soleil.

— Tu vois bien maintenant ce que je te disais, répondit Heidi tout heureuse, que c’est chez le grand-père sur l’alpe qu’il fait le plus beau dans le monde !

À ce moment le Vieux sortit de l’étable et s’avança vers les enfants en tenant deux bols pleins d’un lait blanc et écumeux ; il en tendit un à Clara, l’autre à Heidi.

— Cela fera du bien à la petite demoiselle, dit-il en encourageant Clara d’un signe de tête ; c’est du lait de Blanchette, il est fortifiant. À votre santé, et en avant !