Page:Spyri - Encore Heidi, 1882.pdf/127

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 115 —

de la grande fourchette. Quelques instants après, le grand-père déposa tout cela sur la table, et la société s’assit gaiement autour du repas appétissant.

La grand’maman était ravie de cette salle à manger d’où le regard plongeait tout au bas de la vallée et par-dessus les montagnes, jusqu’au fond du ciel bleu. Une brise légère éventait doucement les convives et faisait dans les sapins de si agréables bruissements qu’on aurait dit une musique commandée exprès pour le dîner.

— Jamais je n’ai rien vu de pareil ! c’est un vrai délice ! répétait sans cesse la grand’maman. Mais que vois-je ? ajouta-t-elle au comble de la surprise, je crois vraiment que tu en es à ton second morceau de fromage rôti, Clara ?

En effet, le Vieux venait d’en déposer sur le pain de Clara une seconde portion toute dorée et luisante.

— C’est si bon, grand’maman, meilleur que tout le dîner à Ragaz ! répliqua Clara en mordant de grand cœur dans le fromage appétissant.

— Mangez seulement ! mangez seulement ! dit le