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on jouit si haut au-dessus de tous les villages et de toutes les routes ; il disait souvent que sur l’alpe tout le monde doit recouvrer la santé. Lui-même est devenu tout autre qu’il n’a été pendant longtemps, et il a repris son air jeune et gai. Oh ! que je me réjouis de voir tout cela, d’être avec toi sur l’alpe, et aussi d’apprendre à connaître Pierre et les chèvres ! Il faudra d’abord que je fasse une cure de six semaines à Ragaz, c’est le docteur qui l’a ordonné ; ensuite nous irons demeurer à Dörfli, et quand il fera beau temps on me roulera jusqu’à l’alpe dans mon fauteuil, et nous passerons toute la journée ensemble. Grand’maman vient avec moi ; elle se réjouit aussi d’aller te voir. Mais pense que Melle Rottenmeier ne veut pas venir ! Grand’maman lui dit presque chaque jour : « À quoi en sommes-nous pour le voyage en Suisse, ma chère demoiselle Rottenmeier ? Ne vous gênez pas, si vous avez envie de venir ! » — Elle remercie toujours avec une telle politesse en disant qu’elle ne veut pas être indiscrète ! Mais moi je sais bien ce qu’elle pense : quand Sébastien est revenu de t’accompagner, il a fait une terrible description de l’alpe, il a raconté qu’on a