Page:Spyri - Encore Heidi, 1882.pdf/107

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 95 —

partageaient sans doute son bonheur, car ils semblaient bourdonner tous ensemble dans un confus et joyeux murmure :

« Sur l’alpe ! sur l’alpe ! sur l’alpe ! »

De temps à autre, dans le petit hangar derrière le chalet on entendait les coups répétés d’un marteau et le bruit de la scie auxquels Heidi prêtait aussi l’oreille avec plaisir, car c’étaient des sons familiers qu’elle avait entendus depuis le commencement de sa vie sur l’alpe.

Tout à coup elle se leva d’un bond et courut vers le hangar pour voir ce que faisait le grand-père. Devant la porte elle trouva une belle escabelle neuve toute prête à servir, tandis que le Vieux travaillait d’une main exercée à en fabriquer une seconde.

— Oh ! je sais bien ce que c’est ! s’écria Heidi toute joyeuse. C’est pour elles, quand elles viendront de Francfort. Celle-ci est pour la grand’maman, et celle que tu fais sera pour Clara, et puis — il en faudra encore une — continua-t-elle avec quelque hésitation, ou bien, crois-tu, grand-père, que Melle Rottenmeier ne viendra pas ?

— Je ne peux pas te le dire maintenant, répondit