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notes

qu’il hait ; on peut rapprocher encore ce que dit Spinoza de la dérision (Définition 11). Je ne pense pas, en conséquence, qu’on doive accepter la correction proposée par Meijer.


Proposition XXVII, Démonstration. — Les dernières lignes de la démonstration à partir des mots : que si, au contraire… (p. 304, ligne 17), semblent être une addition faite après coup. La démonstration s’achève après la phrase qui précède.


Proposition XXIX, Scolie. — Le mot humanitas désigne une disposition bienveillante à l’égard des hommes qui fait que nous recherchons leur approbation ; le français humanité ne correspond peut-être pas parfaitement ; cependant je n’ai pas cru devoir le remplacer par amabilité, qui en dit un peu trop, ni par civilité, qui n’en dit pas assez ; j’ai cru, en outre, qu’il était utile d’employer autant que possible, pourvu que le sens n’en souffrît pas, des mots français apparentés aux mots latins que je traduisais ; ainsi le rapprochement fait plus loin entre la modestie et le sentiment appelé ici humanitas (Définition 43) prend plus d’intérêt quand on a égard à l’origine du mot humanitas.


Proposition XXX, Scolie. — a) La correction que je fais au texte de Land et qui consiste à remplacer externæ en deux endroits par internæ est admise par presque tous les traducteurs et interprètes récents. Land cependant la rejette parce que, dans la première partie, Scolie 2 de la Proposition 8, Spinoza se sert du mot cause extérieure pour désigner toute cause qui n’est pas contenue dans la nature même et la définition de la chose considérée. Rien n’empêche, dit Land, qu’une cause extérieure n’ait son siège dans le même individu que la chose causée, c’est-à-dire ici la joie ou la tristesse à expliquer. Cette observation ne saurait prévaloir contre la nécessité de marquer dans le présent Scolie l’opposition d’une joie ou d’une tristesse se rapportant à un objet extérieur et d’une joie ou d’une tristesse se rapportant à celui-là même qui éprouve ces sentiments ; cf. l’explication de la Définition 24.

b) Le mot alias, que je rends par dans d’autres cas (p. 313, ligne 16), s’applique évidemment au cas où l’on est content ou, au contraire, mécontent de soi sans avoir égard au jugement porté par autrui.


Proposition XXXI, Corollaire. — Les deux vers cités en cet endroit sont d’Ovide (Amours, II, 19) ; il est à observer, en premier lieu, que Spinoza ne les reproduit pas dans l’ordre juste :