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notes

noza aux Cartésiens, le témoignage de la conscience n’est pas recevable, puisqu’il se trouve en désaccord avec votre définition de l’âme et la conséquence qui s’en tire. Au point de vue moniste, qui est celui de Spinoza, ce témoignage est explicable et, par conséquent, recevable dans une certaine mesure : l’aptitude à penser du corps et celle du corps à remplir ses diverses fonctions sont corrélatives l’une de l’autre (cf. Prop. 11).


Proposition VI. — Sur l’effort pour persévérer dans l’être, voir la note relative à la Proposition 24, partie I.


Proposition IX, Scolie. — a) Voir la note relative à l’ensemble des Propositions 1 à 13 ; voir aussi la Proposition 5 de la Partie V et la note correspondante.

b) Sur le sens attribué ici au mot bonum, cf. Court Traité, I, chap. x, §§ 2 et 3, avec la note explicative, vol. I, p. 519 ; j’y ai rapproché les uns des autres plusieurs textes assez divergents en apparence que j’ai cherché à accorder entre eux. Le présent passage est, on le sait, cité avec admiration par M. Ribot dans sa Psychologie des sentiments ; c’est, on pourrait dire, la pensée dominante de ce livre destiné à combattre ce que son auteur appelle l’intellectualisme, et il est assez piquant qu’elle soit empruntée à Spinoza. Observons que, si tout jugement de valeur ou d’estimation est l’expression d’un désir ou d’une tendance, il ne s’ensuit nullement que l’affectivité, pour parler comme Hamelin (Essai sur les éléments principaux de la représentation, p. 433), soit première. Il y a des désirs qui sont des passions et en pareil cas le jugement par lequel nous déclarons bonne la chose où nous tendons, n’a pas dans notre pensée propre sa cause adéquate ; il est, en partie au moins, l’effet d’une détermination s’imposant à nous du dehors, d’une passion. Il y a aussi, il peut y avoir des désirs qui sont des actions ; d’elle-même l’âme ne tend à rien d’autre qu’à la connaissance, et lorsqu’elle commence à s’affranchir, elle ne juge bon que ce qui peut accroître sa connaissance (cf. Partie IV, Prop. 26 et 27) mesure de sa véritable existence, bien distincte de sa durée.


Proposition XI. — a) Je traduis dans l’énoncé de cette proposition et d’une façon constante par la suite le mot latin coërcere par réduire ; je demande aux lecteurs de prendre ce mot dans le sens de comprimer, refouler ; Taine, dans sa théorie de la mémoire, emploie dans le même sens le mot de réducteur.

b) On observera que Spinoza ne se sert pas du mot plaisir (voluptas) ; dans la plupart des cas, ce que nous appelons plaisir est un chatouillement (titillatio).