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notes

les Principes de la Philosophie de Descartes (Partie II, Défin. 4), indéfini est ce dont les limites (s’il y en a) ne peuvent être explorées par l’entendement humain (cf. Éthique, II, Prop. 30 et 31).


Définition VI. — Rapprocher de cette Définition dont l’importance est fondamentale dans la philosophie de Spinoza la Préface de la quatrième partie, le Court Traité (I, chap. vi, § 8, et chap. x §§ 2 et 3) ; voir aussi les notes explicatives correspondantes (vol. I, p. 518 et 519).


Axiome II. — La première traduction hollandaise complète l’énoncé de cet axiome par ces mots : autrement dit, nous savons que nous pensons ; rapprochant cet axiome du précédent, on voit bien ce que Spinoza conserve et ce qu’il rejette du cogito ergo sum de Descartes ; il admet le cogito à titre de vérité éternelle et rejette le ergo sum ; la pensée enveloppe éternellement en chacun de nous l’affirmation de sa propre existence ; mais l’existence d’aucun être pensant particulier ne se trouve posée par là ; cf. ce que dit Louis Meyer vers la fin de sa Préface aux Principes de la Philosophie de Descartes (vol. I, p. 300).


Axiome III. — On lira avec intérêt les observations faites par M. Brunschvicg au sujet de cet axiome de Spinoza dans un article sur Quelques préjugés contre la philosophie dans la Revue de Métaphysique et de Morale (1898, p. 401).


Axiome V. — Il peut n’être pas inutile de faire observer que les choses singulières sont des choses finies (Déf. 7) appartenant à la nature naturée.


Propositions I à IX. — Spinoza établit dans ces neuf premières Propositions toutes les vérités s’appliquant indistinctement aux choses singulières qui existent dans la Nature ; elles sont des affections de la substance ; or la pensée et l’étendue sont au nombre des attributs infinis de Dieu (Prop. 1 et 2), et, comme chacun de ces attributs est la substance elle-même perçue sous l’un des aspects qui lui appartiennent réellement, toute chose particulière existante est à la fois une idée (détermination de la pensée) et un corps (détermination de l’étendue) ; nous ne savons pas ce qu’elle est, en outre, parce que les autres attributs de Dieu nous sont inconnus ; mais nous savons qu’à envisager les choses dans leur essence, les relations des corps entre eux sont intelligibles et qu’à les envisager dans leur existence (dans la durée qui à la fois se conçoit et s’imagine, et se mesure en tant qu’on