Page:Spinoza - Éthique, trad. Appuhn, 1913.djvu/641

Cette page a été validée par deux contributeurs.
637
DE LA LIBERTÉ DE L’HOMME

DÉMONSTRATION

L’Âme ne conçoit rien comme ayant une sorte d’éternité, si ce n’est en tant qu’elle conçoit l’essence de son corps avec une sorte d’éternité (Prop. 29), c’est-à-dire (Prop. 21 et 23) en tant qu’elle est éternelle ; et ainsi (Prop. préc.), en tant qu’elle est éternelle, elle a la connaissance de Dieu ; et cette connaissance est nécessairement adéquate (Prop. 46, p. II) ; par suite, l’Âme, en tant qu’elle est éternelle, est apte à connaître tout ce qui peut suivre de cette connaissance de Dieu supposée donnée (Prop. 40, p. II), c’est-à-dire à connaître les choses par ce troisième genre de connaissance (voir sa définition dans le scolie 2 de la Prop. 40, p. II), dont l’Âme est ainsi (Déf. 1, p. III), en tant qu’elle est éternelle, la cause adéquate, c’est-à-dire formelle. C. Q. F. D.