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ÉTHIQUE

où nous considérons Dieu, nous sommes actifs (Prop. 3, p. III) ; et, en conséquence (Prop. 59, p. III), il ne peut y avoir de Tristesse qu’accompagne l’idée de Dieu, c’est-à-dire (Déf. 7 des Aff.) nul ne peut avoir Dieu en haine. C. Q. F. D.

COROLLAIRE

L’Amour envers Dieu ne peut se tourner en haine.

SCOLIE

Quand nous concevons Dieu comme la cause de toutes choses, peut-on objecter, nous considérons par cela même Dieu comme la cause de la Tristesse. Je réponds que dans la mesure où nous connaissons les causes de la Tristesse, elle cesse (Prop. 3) d’être une passion, c’est-à-dire (Prop. 59, p. III) cesse d’être une Tristesse ; et ainsi dans la mesure où nous connaissons que Dieu est cause de la Tristesse, nous sommes joyeux.