Page:Spinoza - Éthique, trad. Appuhn, 1913.djvu/599

Cette page a été validée par deux contributeurs.
595
DE LA LIBERTÉ DE L’HOMME

DÉMONSTRATION

Une affection qui est une passion est une idée confuse (Défin. gén. des Affections). Si donc nous formons de cette affection une idée claire et distincte, il n’y aura entre cette idée et l’affection elle-même, en tant qu’elle se rapporte à l’Âme seule, qu’une distinction de raison (Prop. 21, p. II, avec son Scolie) ; et ainsi (Prop. 3, p. III) l’affection cessera d’être une passion. C. Q. F. D.

COROLLAIRE

Une affection est d’autant plus en notre pouvoir et l’Âme en pâtit d’autant moins que cette affection nous est plus connue.

PROPOSITION IV

Il n’est point d’affection du Corps dont nous ne puissions former quelque concept clair et distinct.