Page:Spinoza - Éthique, trad. Appuhn, 1913.djvu/546

Cette page a été validée par deux contributeurs.
542
ÉTHIQUE

comme déterminé à quelque action ; un Désir donc tirant son origine de la Raison, c’est-à-dire (Prop. 3, p. III) se produisant en nous en tant que nous agissons, est l’essence même ou la nature de l’homme en tant qu’elle est conçue comme déterminée à faire ce qui se conçoit adéquatement par la seule essence de l’homme (Déf. 2, p. III). Si donc ce Désir pouvait être excessif, la nature humaine, considérée en elle seule, pourrait s’excéder elle-même, autrement dit pourrait plus qu’elle ne peut, ce qui est une contradiction manifeste ; par conséquent, un tel Désir ne peut avoir d’excès. C. Q. F. D.

PROPOSITION LXII

En tant que l’Âme conçoit les choses suivant le commandement de la Raison, elle est également affectée, que l’idée soit celle d’une chose future ou passée, ou celle d’une chose présente.