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ÉTHIQUE

digne de jouir des avantages de la Cité. De plus, dans l’état naturel, nul n’est, du consentement commun, seigneur d’aucune chose, et il n’y a rien dans la Nature qui puisse être dit la chose de l’un ou de l’autre ; mais tout appartient à tous ; par suite, dans l’état naturel, on ne peut concevoir de volonté d’attribuer à chacun le sien, d’enlever à quelqu’un ce qui est à lui ; c’est-à-dire dans l’état naturel il n’y a rien qui puisse être dit juste ou injuste ; mais bien dans l’état civil, où du consentement commun il est décrété quelle chose est à l’un, quelle à l’autre. Il apparaît par là que le juste et l’injuste, le péché et le mérite sont des notions extrinsèques ; non des attributs qui expliquent la nature de l’Âme. Mais assez sur ce point.

PROPOSITION XXXVIII

Ce qui dispose le Corps humain de façon qu’il puisse être affecté d’un plus grand nombre de manières ou le