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DE LA SERVITUDE DE L’HOMME

COROLLAIRE I

Il n’est donné dans la Nature aucune chose singulière qui soit plus utile à l’homme qu’un homme vivant sous la conduite de la Raison. Car ce qui est à l’homme le plus utile est ce qui s’accorde le plus avec sa nature (Coroll. de la Prop. 31), c’est-à-dire (comme il est connu de soi) que c’est l’homme. Mais l’homme agit absolument par les lois de sa nature, quand il vit sous la conduite de la Raison (Déf. 2, p. III) et, dans cette mesure seulement, s’accorde toujours nécessairement avec la nature d’un autre homme (Prop. préc.) ; il n’y a donc rien parmi les choses singulières de plus utile à l’homme qu’un homme, etc. C. Q. F. D.

COROLLAIRE II

Quand chaque homme cherche le plus ce qui lui est utile à lui-même, alors les hommes sont le plus utiles les uns aux autres. Car, plus chacun cherche ce qui lui est