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DE L’ORIGINE ET DE LA NATURE DES AFFECTIONS

EXPLICATION

Je dis en premier lieu qu’une Affection ou passion de l’âme est une idée confuse. Nous avons montré en effet que l’Âme est passive (Prop. 3) en tant seulement qu’elle a des idées inadéquates ou confuses. Je dis ensuite par laquelle l’Âme affirme une force d’exister de son Corps ou d’une partie d’icelui plus grande ou moindre qu’auparavant. Toutes les idées de corps que nous avons, indiquent plutôt en effet l’état actuel de notre Corps (Coroll. 2 de la Prop. 16, p. II) que la nature du Corps extérieur ; et celle qui constitue la forme d’une affection doit indiquer ou exprimer l’état qu’a le Corps ou une de ses parties, par suite de ce que sa puissance d’agir ou sa force d’exister est accrue ou diminuée, secondée ou réduite. On doit noter toutefois que, si je dis force d’exister plus grande ou moindre qu’auparavant, je n’entends point par là que l’Âme compare